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Les fédérations sportives au défi de la parité femmes-hommes

Comme il est d’usage à l’ouverture de chaque nouvelle olympiade, tous les quatre ans, les fédérations sportives vont procéder au renouvellement de leurs instances dirigeantes. L’escrime ouvre le bal électoral mercredi 9 octobre, avec un résultat qui sera officialisé deux jours plus tard. Le judo et le rugby suivront, le 19 octobre.
Il en sera ainsi jusqu’à la mi-décembre pour les 35 disciplines olympiques d’été concernées. Avec une nouvelle règle du jeu posée par la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France : l’obligation de présenter des listes strictement paritaires au niveau fédéral national – la mise en œuvre est décalée à 2028 au niveau fédéral local.
Le défi est de taille car l’état des lieux n’est pas brillant. Les femmes se heurtent toujours à un plafond de verre quand il s’agit d’accéder aux postes décisionnaires. Elles ne comptent que pour 38 % dans les instances sportives, selon le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Cette proportion est certes en hausse depuis l’instauration de quotas par la loi de 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Pour autant, seules deux femmes occupent la présidence d’une fédération olympique de sport d’été, Brigitte Saint Bonnet (escrime) et Isabelle Jouin (hockey sur gazon) – depuis vingt-cinq ans, elles ne sont que sept à avoir occupé la fonction suprême.
Une des explications avancées par les dirigeants pour justifier cette sous-représentation consiste à dire qu’ils manquent de candidates. Quand un sport ne compte que 10 % à 15 % de pratiquantes, difficile de trouver le profil féminin idéal dans un vivier réduit, font-ils valoir. « L’inverse ne pose pas de problèmes », relève toutefois Annabelle Caprais, docteure en sociologie du sport et enseignante à l’université de Bretagne occidentale.
« La gymnastique compte une minorité de pratiquants et la fédération n’a jamais été présidée par une femme. Non seulement il n’y a pas de difficulté à trouver des hommes, mais pas plus à leur trouver une légitimité pour diriger », argue la chercheuse, autrice en 2020 d’une thèse sur « la place et le rôle des femmes dans la gouvernance des fédérations sportives françaises ». La loi du 2 mars 2022 énonce, quant à elle, que la représentation des femmes dans les instances ne saurait être liée à la proportion de licenciées.
Reste qu’au-delà de la parité, c’est surtout la question de l’égalité d’accès aux différentes fonctions au sein des organes dirigeants qui se pose. L’enjeu n’est pas tant de voir plus de femmes élues que de leur permettre de réellement partager le pouvoir avec les hommes. « C’est une question que la loi de 2022 ne règle pas », soutient Annabelle Caprais.
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